Débat intégral
Marine LE PEN Gérald DARMANIN
11 février 2021
Résolution : 1080 HD
Sujet du débat : Article rédigé par le journal 20 minutes.
« Vous avez la parole » : Débat avec Marine Le Pen, islamisme, proportionnelle… Ce qu’il faut retenir de l’émission avec Gérald Darmanin
Une émission parfois tendue. Gérald Darmanin était l’invité ce jeudi soir de Vous avez la parole sur France 2. Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé sur le projet de loi sur les « séparatismes », actuellement examiné à l’Assemblée nationale, l’article 24 ou l’accusation de viol qui le vise. L’élu de Tourcoing a aussi vivement débattu avec Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, sur la lutte contre l’islamisme. 20 Minutes fait le bilan de la soirée.
Une « erreur » sur l’article 24
Le ministre s’est montré très vite en forme, défendant son « parler populaire », comme lorsqu’il estimait en septembre que «la drogue, c’est de la merde». « On peut toujours faire des erreurs et j’en ai sans doute faites et j’en ferai encore, après je suis aussi le produit de mon milieu comme on dit. Les gens du peuple utilisent des vocabulaires que tout le monde comprend et j’en suis issu », a-t-il justifié, dénonçant des critiques « de bourgeois ».
Le ministre a ensuite évoqué un regret, concernant l’article 24 du projet de loi Sécurité globale, sur lequel le gouvernement a finalement reculé. « Les buts sont très nobles, mais on aurait pu s’y prendre autrement, en excluant dès le début les journalistes. C’est une erreur que je ne referai pas. Si on peut mieux le rédiger, ce sera mieux pour tout le monde », a-t-il ajouté.
Accusation de viol : « Je ne serai pas mis en examen dans cette affaire »
Le ministre s’est ensuite tendu, lorsque les journalistes de France 2 l’ont interrogé sur l’accusation de viol qui le vise. « Il y a eu trois décisions de justice successives », a-t-il indiqué, et « je constate qu’au bout de quatre ans, cette calomnie ne cesse pas ». L’enquête avait été classée sans suite à deux reprises entre 2017 et 2018. Mais la plaignante, Sophie Patterson-Spatz, a relancé sa plainte et, après deux ans de bataille procédurale, une autre juge d’instruction est chargée des investigations depuis l’été dernier. « Je ne serai pas mis en examen dans cette affaire », a-t-il assuré.
A Marine Le Pen : « Vous êtes plus molle que nous pouvons l’être »
Puis ce fut le débat face à Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national a fustigé le projet de loi contre les séparatismes du gouvernement. « Il fallait une grande loi de combat, pas un texte de police administrative. Vous limitez les libertés de tous, mais vous ne luttez pas contre l’idéologie islamiste », a-t-elle lancé, défendant ses propres mesures.
Le ministre a répliqué en dénonçant le double-discours de son adversaire du soir. « Il y a une Marine Le Pen des plateaux et une Marine Le Pen du Parlement. Vous êtes plus molle que nous pouvons l’être », a-t-il lancé, rappelant que la candidate n’avait pas voté la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (Silt) en octobre 2017.
« Ce livre, j’aurais pu le signer », lance Marine Le Pen
Marine Le Pen a répondu sur le même registre, en tenant entre ses mains l’ouvrage du ministre, Le séparatisme islamiste – Manifeste pour la laïcité : « Ce livre, j’aurais pu le signer. Vous définissez l’islamisme de manière extrêmement claire, vous parlez du salafisme, des frères musulmans, du tabligh, des formes de l’idéologie la plus terrible du monde moderne. Mais de tout cela, que reste-t-il dans la loi ? Très peu de chose », a-t-elle regretté.
Le débat s’est ensuite porté sur l’immigration. « Vous avez perdu le contrôle de l’immigration et de la sécurité dans notre pays », a déploré la députée du Pas-de-Calais. « En parlant de grand remplacement, vous entretenez la peur », a répliqué l’intéressé, dénonçant des « approximations » sur les chiffres. Marine Le Pen a ensuite défendu l’une de ses propositions, l’interdiction du voile dans l’espace public. « Cette proposition n’est pas sérieuse, on ne peut pas faire la police du vêtement », a répondu Gérald Darmanin, évoquant une mesure contraire à la Constitution.
La proportionnelle aux prochaines législatives ?
En fin d’émission, Gérald Darmanin a été interrogé sur la promesse non-tenue d’Emmanuel Macron d’instaurer une dose de proportionelle pour les élections législatives, que certains souhaitent relancer. « C’était une promesse du candidat à la présidence de la République, il faut l’appliquer. Mais cela dépend du Sénat également [tenu par la droite]. Nous avions proposé des réformes institutionnelles, le Sénat l’a refusé. Tout le programme du président de la République doit être appliqué », a-t-il répondu.
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