Titres de séjour : des étrangers toujours en difficulté faute de rendez-vous en préfectures
Provenance de l’article : Info Migrants
Légende photo : File d’attente devant la sous-préfecture d’Antony (92), au mois de mai 2018. Credit: InfoMigrants
Depuis plusieurs mois, des étrangers n’arrivent pas à faire valoir leurs droits et à régulariser leur situation faute de rendez-vous disponibles en ligne sur les sites des préfectures. Cette impasse administrative numérique – particulièrement stressante – condamne beaucoup d’entre eux à vivre en situation irrégulière. Une nouvelle action en justice a été menée, jeudi 28 janvier, pour dénoncer ces défaillances de l’État.
Environ 300 migrants se sont rassemblés jeudi 28 janvier devant le tribunal administratif (TA) de Paris pour dénoncer les difficultés d’accès aux rendez-vous en préfecture. Cette “impasse administrative” est source d’ennuis : sans rendez-vous, impossible pour eux de déposer ou de renouveler leurs demandes de titres de séjour, ce qui les condamne à vivre en situation irrégulière.
Avec l’aide d’associations, une centaine de recours en référé ont ainsi été déposés jeudi après-midi à l’issue de la manifestation, qui a réuni essentiellement des personnes originaires d’Afrique francophone.
“Passer des nuits entières devant son ordi pour avoir un rendez-vous”
Une action similaire avait eu lieu le 10 décembre devant des tribunaux administratifs d’Ile-de-France. Mais depuis plusieurs mois, l’exaspération est là. Au mois de juillet, les associations et le Défenseur des droits alertaient déjà sur cette situation. “Il y a des personnes qui passent des nuits entières à tenter d’obtenir un rendez-vous et ça peut durer des semaines”, expliquait alors la Cimade. “Cette situation extrêmement complexe laisse des milliers de personnes dans la précarité”, continue l’association qui demande une simplification des règles de l’accès au séjour.
Ce jeudi 28 janvier, Seydou, un Ivoirien de 35 ans était présent parmi les manifestants devant le TA de Paris. Cela fait “plus d’un an” qu’il tente d’ouvrir, en ligne, les portes de sa préfecture. En vain. “Je me connecte tout le temps, de l’ordinateur, de la tablette, de mon téléphone. Mais impossible”, affirme-t-il à l’AFP. Jusqu’ici, Seydou a toujours refusé de payer pour un rendez-vous, qui se monnaie 600 euros au marché noir, affirme-t-il : “Trop cher.”
Cliquez ici pour être redirigé sur la page internet de la source