«Les blanc·he·s allez derrière» : à Paris, la programmation d’un «Bal des migrant.e.s» fait polémique
Provenance de l’article : Le Figaro
Légende photo : Depuis 2016, le Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM) organise cet événement pour défendre les droits des migrants. BAAM
L’un des DJ de l’événement prévu le 13 juillet à Stalingrad, estime que la scène est un «espace politique» où les personnes non blanches et «surtout les personnes noires» doivent «occuper la place».
Organisé tous les 13 juillet depuis 2016 dans le 19e arrondissement parisien, le «bal des migrant.e.s», événement militant à l’initiative de l’association pro migrants BAAM, fait cette fois-ci polémique. En cause, les positions de l’un des DJ prévu pour cette cinquième édition, axée sur l’opposition au dispositif Frontex qui lutte contre l’immigration illégale aux frontières. Dans un post récent sur son compte Instagram, l’artiste Fanaya a ainsi indiqué jouer exclusivement «pour les personnes non-blanches, et surtout pour les personnes noires».
« Le dancefloor est un espace politique où les relations de pouvoir se reproduisent aussi», a déclaré le DJ, qui a invité les personnes «blanc.he.s» à aller «derrière» pendant toute la durée de sa production, afin que «les autres (surtout les personnes noires)» puissent «occuper la place».
Une situation que n’a pas tardé à dénoncer le député LREM François Jolivet sur Twitter. Scandalisé, l’élu a exhorté vendredi Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté à «faire ce qui est possible pour interdire à “FANAYA” de se produire dans l’espace public dans ces conditions».
Samedi soir, l’élu a également indiqué avoir écrit à la maire de Paris Anne Hidalgo pour «l’informer de ce qui se déroule dans sa ville» et lui demander de «clarifier sa position concernant le BAAM».
La polémique enfle
Sur sa page Facebook, le Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM) a répondu ton sur ton à la critique, affirmant faire face à une attaque «de la droite et de l’extrême droite» et niant toute volonté d’exclusion. «Il a cru que notre bal était en non-mixité», se sont insurgés les organisateurs dans une vidéo, précisant que le bal était bel et bien «mixte socialement, sur les genres, sur les orientations sexuelles».
Dans un communiqué, l’association a pourtant réitéré «tout son soutien à Fanaya», considérant ses positions politiques «non seulement légitimes mais également essentielles pour permettre une réelle appropriation de l’espace par toutes les personnes racisées». L’association militante estime par ailleurs «proprement délirant qu’un élu LREM responsable de l’hébergement d’urgence refuse de voir ces enjeux», et soit dans la négation de «l’impact de la question du racisme systémique dans notre société».
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