A Marseille, l’extrême violence se banalise chez les jeunes impliqués dans le trafic de drogue
Provenance de l’article : Le Monde
Légende photo : Sans
La cour d’assises doit juger, lundi, cinq jeunes hommes soupçonnés d’en avoir lynché un sixième, qu’ils accusaient d’avoir parlé à la police. La victime a dû être amputée d’une jambe.
Marseille ne parvient pas à se défaire de l’image d’une ville où les réseaux de stupéfiants apparaissent comme un eldorado aux yeux de jeunes à la recherche d’argent facile, déplorait Dominique Laurens, procureure de la République, lors d’une récente conférence de presse. « Il faut arriver, disait-elle, à casser ce mythe que véhiculent les trafiquants de drogue sur les réseaux sociaux en exposant des liasses de billets avec le message : “Venez à Marseille, c’est simple de gagner de l’argent.” Cela pousse des gamins à venir ici pour “jober”, comme ils disent, et à se retrouver dans des situations infernales proches de la traite d’êtres humains. »
Recrutée comme guetteurs ou revendeurs, cette main-d’œuvre composée de jeunes gens venus de toute la France ne rencontre pas la fortune espérée mais se trouve confrontée à l’extrême violence qui sévit dans ces réseaux. L’actualité en fournit fréquemment des exemples. Un homme a été mis en examen, le 7 janvier, pour l’exécution, le 17 septembre 2021, d’un Nigérian à la cité du parc Corot, une copropriété très dégradée des quartiers nord de Marseille. La victime était soupçonnée du vol d’une sacoche contenant quelques grammes de résine de cannabis et une poignée d’euros. De l’étranger, le patron du réseau avait réclamé une sanction exemplaire. « Usage décomplexé des armes », a aussi déploré la procureure.
« C’est un gros mytho »
Autre illustration du monde impitoyable des réseaux marseillais de la drogue, cinq jeunes gens sont jugés, à partir du lundi 31 janvier, devant la cour d’assises des mineurs pour des « violences volontaires en réunion ayant entraîné une infirmité ». …
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