Exilée dans la Sarthe, cette universitaire afghane donne des cours de français aux autres réfugiés

Provenance de l’article : Ouest France

Légende photo : Donya (debout sur la photo), originaire d’Afghanistan, est professeure de français. Réfugiée dans la Sarthe, elle dispense des cours aux Afghans hébergés dans le même centre d’accueil. | FRANCK DUBRAY, OUEST FRANCE

Donya (prénom d’emprunt), professeure de français à l’université de Kaboul, a été exfiltrée d’Afghanistan, quelques mois avant l’arrivée des talibans au pouvoir, en août 2021. Réfugiée en France, dans la Sarthe, elle enseigne les bases de la langue aux Afghans hébergés dans le même centre d’accueil.

« Alors ? Qui veut essayer de se présenter ? » Dans la salle de classe improvisée à la Maison des habitants – le centre social – d’Arnage (Sarthe), Donya (1), de sa voix douce, alterne entre le français et le dari, l’une des deux langues officielles d’Afghanistan. Concentrés et appliqués, ses six « élèves » apprennent à compter, conjuguer les verbes courants et construire des phrases dans la langue de Molière. « Je leur transmets ce qui leur servira dans la vie quotidienne » , confie Donya, en aparté.

Comme elle, ces hommes et femmes ont fui l’Afghanistan quelques mois avant l’arrivée des talibans au pouvoir, en août 2021. Depuis le mois de mai, moins d’une centaine d’Afghanes et Afghans (des familles et célibataires) ont trouvé refuge à Arnage, au sud du Mans. Le temps de constituer leurs dossiers pour la demande d’asile, ils sont hébergés dans l’ancien hôtel Formule 1 géré par l’organisme Adoma.

Menacée dans son pays
Donya, elle, incarne tout ce que les fondamentalistes islamiques rejettent. Professeure de français, elle est une femme, diplômée, érudite, indépendante, qui occupe un poste hiérarchique au sein du Département de français de l’université de Kaboul.

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