Extrême droite : Darmanin veut la dissolution de Génération identitaire
Provenance de l’article : Libération
Légende photo : Des membres du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire lors d’une manifestation à Paris, le 17 novembre 2019. Photo Philippe Lopez. AFP
Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce mardi matin avoir demandé à ses services de réunir des éléments permettant la dissolution du groupe d’extrême droite racialiste et son «travail de sape de la République». Sur le plan légal l’affaire n’est pas simple.
«J’ai demandé aux services du ministère de l’Intérieur de réunir les éléments qui permettraient de proposer la dissolution de Génération identitaire (GI)», a annoncé ce mardi Gérald Darmanin. Le premier flic de France dit avoir été «particulièrement scandalisé» par les actions anti-migrants du groupe d’extrême droite dans les Pyrénées. Dénonçant le «travail de sape de la République [mené par les] militants de Génération identitaire» le ministre de l’Intérieur a ainsi lancé la procédure qui doit déboucher sur la dissolution du groupe «si les éléments sont réunis» par la DGSI et le Renseignement territorial.
Vision raciale du monde
C’est donc bien le dernier coup d’agit prop’ monté la semaine dernière par GI dans les Pyrénées qui a décidé les autorités. Sur le modèle de l’opération en Méditerranée (2017) et, surtout, dans les Alpes (2018), le groupe a mobilisé ses militants pour jouer les supplétifs des forces de l’ordre à la frontière franco-espagnole, invoquant notamment le «risque terroriste» qu’induirait l’immigration. Une petite opération, certes, mais symbolique : au nom d’un racisme décomplexé, l’extrême droite patrouille donc aux frontières.
Génération identitaire est ainsi au-delà de la «simple» xénophobie et promeut une vision raciale du monde, héritée du Grece et de la Nouvelle droite. S’appuyant sur la théorie aux accents conspirationnistes du «grand remplacement» («plan» supposé d’une «élite mondialisée» pour substituer les populations blanches européennes par des immigrés musulmans), GI avance qu’une «guerre raciale» plus ou moins larvée serait à l’œuvre. Seule solution selon le groupe : la «remigration» vers leur pays d’origine des populations immigrées et de leurs descendants, même naturalisés (GI ne reconnaît pas les «Français de papier»).
Passerelle et liens avec les néofascites et néonazis
Pseudos «lanceurs d’alerte», les identitaires sont en réalité les gardiens d’un ordre moral réactionnaire défendant une vision du monde rétrograde où la femme fait des enfants pour perpétuer la race, les hommes sont cantonnés au virilisme et où la religion catholique est partie intégrante de «l’identité européenne» blanche. Ses penseurs, de Guillaume Faye à Renaud Camus en passant par Dominique Venner, justifient en outre le pire par renversement sémantique. Puisque la «Guerre civile raciale» (titre d’un livre de Faye) serait ainsi à l’œuvre et que les immigrés seraient des «occupants» (expression favorite de Camus), les identitaires deviendraient ainsi des «résistants» luttant pour la survie de tout un peuple…
Une radicalité qui était encore récemment …
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